Les variations des taux de change ont des implications importantes pour les entreprises opérant à l’international.
Une appréciation (ou renforcement) de la monnaie d’un pays par rapport aux autres devises peut avoir des effets positifs ou négatifs, selon la situation de l’entreprise. Il en va de même pour une dépréciation (ou affaiblissement) de la monnaie.
Pour les entreprises exportatrices, une appréciation de la monnaie nationale rend leurs produits plus chers sur les marchés étrangers, ce qui peut réduire leur compétitivité et leurs ventes à l’international. En revanche, une dépréciation de la monnaie nationale rend leurs produits moins chers et plus attractifs pour les acheteurs étrangers, ce qui peut stimuler les exportations.
Pour les entreprises exportatrices : Une entreprise française qui exporte des vins en dollars américains sera impactée par une appréciation de l’euro. En effet, les vins français seront plus chers pour les acheteurs américains, ce qui peut réduire les ventes et la compétitivité de l’entreprise sur le marché américain.
Pour les entreprises importatrices, une appréciation de la monnaie nationale rend les produits étrangers moins chers, ce qui peut être bénéfique si l’entreprise achète beaucoup de matières premières ou de composants à l’étranger. Cependant, une dépréciation de la monnaie nationale rend les importations plus chères, ce qui peut augmenter les coûts de production et réduire les marges bénéficiaires.
Pour les entreprises importatrices : Une entreprise allemande qui importe des matières premières en livres sterling sera impactée par une dépréciation de la livre sterling. En effet, les matières premières seront plus chères pour l’entreprise allemande, ce qui peut augmenter les coûts de production et réduire les marges bénéficiaires.
Les entreprises ayant des filiales à l’étranger sont également affectées par les variations des taux de change. Lorsqu’une entreprise convertit les bénéfices réalisés dans une devise étrangère en sa monnaie nationale, une appréciation de la monnaie nationale réduira la valeur de ces bénéfices, tandis qu’une dépréciation augmentera leur valeur.
Entreprises ayant des filiales à l’étranger : Une entreprise japonaise ayant une filiale en Thaïlande sera impactée par une appréciation du baht thaïlandais. En effet, les bénéfices réalisés en baht thaïlandais seront réduits lors de la conversion en yens japonais, ce qui peut affecter la valeur des bénéfices de la filiale thaïlandaise pour l’entreprise japonaise.
Pour faire face à ces défis, les entreprises peuvent adopter différentes stratégies de gestion des risques de change. L’une des approches courantes consiste à avoir des “couvertures naturelles“, c’est-à-dire à équilibrer les revenus et les dépenses dans une même devise pour réduire l’exposition nette aux fluctuations des taux de change.
Exemple : Une entreprise française qui exporte des produits alimentaires au Canada peut choisir de facturer ses clients canadiens en euros plutôt qu’en dollars canadien. Cela permet à l’entreprise de transférer le risque de change à ses clients canadiens, qui devront assumer les coûts de toute dépréciation de l’euro par rapport à la monnaie italienne.
Les entreprises peuvent également utiliser des instruments financiers tels que les contrats à terme, les options ou les swaps de devises pour se protéger contre les variations défavorables des taux de change. Ces instruments permettent de fixer un taux de change à l’avance pour une transaction future, éliminant ainsi l’incertitude liée aux fluctuations du marché.
Exemple : Une entreprise américaine qui importe des composants électroniques de Chine peut utiliser des contrats à terme pour fixer un taux de change à l’avance pour ses achats futurs. Cela permet à l’entreprise de se protéger contre une éventuelle dépréciation du dollar par rapport au yuan chinois, qui rendrait les composants plus chers en dollars.
Une autre stratégie consiste à facturer les clients étrangers dans la monnaie nationale de l’entreprise, plutôt que dans la leur. Cela transfère le risque de change au client, mais peut ne pas être possible dans tous les cas, en fonction des pratiques du marché et du pouvoir de négociation de l’entreprise.
Enfin, les entreprises peuvent également ajuster leurs prix en fonction des variations des taux de change, en augmentant les prix lorsque la monnaie nationale s’apprécie et en les diminuant lorsqu’elle se déprécie. Cependant, cette stratégie peut être difficile à mettre en œuvre, car les clients peuvent résister aux changements de prix fréquents.
En conclusion, les variations des taux de change créent à la fois des opportunités et des défis pour les entreprises opérant à l’international. Une gestion proactive des risques de change, combinant différentes stratégies adaptées au profil de risque et aux objectifs de l’entreprise, est essentielle pour naviguer dans cet environnement complexe et maintenir la rentabilité à long terme.
Exchange rate fluctuations have important implications for companies operating internationally.
An appreciation (or strengthening) of a country’s currency against other currencies can have positive or negative effects, depending on the company’s situation. The same is true for a depreciation (or weakening) of the currency.
For exporting companies, an appreciation of the national currency makes their products more expensive in foreign markets, which can reduce their competitiveness and international sales. On the other hand, a depreciation of the national currency makes their products less expensive and more attractive to foreign buyers, which can stimulate exports.
For exporting companies: A French company that exports wines in US dollars will be impacted by an appreciation of the euro. Indeed, French wines will be more expensive for American buyers, which can reduce the company’s sales and competitiveness in the American market.
For importing companies, an appreciation of the domestic currency makes foreign products cheaper, which can be beneficial if the company buys a lot of raw materials or components from abroad. However, a depreciation of the domestic currency makes imports more expensive, which can increase production costs and reduce profit margins.
For importing companies: A German company that imports raw materials in sterling will be impacted by a depreciation of the pound. This is because raw materials will be more expensive for the German company, which can increase production costs and reduce profit margins.
Companies with overseas subsidiaries are also affected by exchange rate changes. When a company converts profits made in a foreign currency into its domestic currency, an appreciation of the domestic currency will reduce the value of those profits, while a depreciation will increase their value.
Companies with overseas subsidiaries: A Japanese company with a subsidiary in Thailand will be impacted by an appreciation of the Thai baht. Indeed, profits earned in Thai baht will be reduced when converted to Japanese yen, which may affect the value of the Thai subsidiary’s profits to the Japanese company.
To address these challenges, companies can adopt different strategies to manage foreign exchange risks. One common approach is to have “natural hedges”, i.e. to balance revenues and expenses in the same currency to reduce net exposure to exchange rate fluctuations.
Example: A French company that exports food products to Canada may choose to invoice its Canadian customers in euros rather than in Canadian dollars. This allows the company to transfer the foreign exchange risk to its Canadian customers, who will have to bear the costs of any depreciation of the euro against the Italian currency.
Companies can also use financial instruments such as forward contracts, options or currency swaps to protect themselves against adverse exchange rate movements. These instruments allow an exchange rate to be fixed in advance for a future transaction, eliminating the uncertainty associated with market fluctuations.
Example: A U.S. company that imports electronic components from China can use forward contracts to fix an exchange rate in advance for its future purchases. This allows the company to protect itself against a possible depreciation of the dollar against the Chinese yuan, which would make the components more expensive in dollars.
Another strategy is to invoice foreign customers in the company’s domestic currency, rather than their own. This transfers the foreign exchange risk to the customer, but may not be possible in all cases, depending on market practices and the company’s bargaining power.
Finally, companies can also adjust their prices based on exchange rate changes, raising prices when the domestic currency appreciates and lowering them when it depreciates. However, this strategy can be difficult to implement because customers may resist frequent price changes.
In conclusion, exchange rate fluctuations create both opportunities and challenges for companies operating internationally. Proactive management of foreign exchange risks, combining different strategies tailored to the company’s risk profile and objectives, is essential to navigate this complex environment and maintain long-term profitability.