Harcèlement moral en entreprise.

0 leçon(s) terminée(s) sur 4 (0 %)

Harcèlement moral en entreprise.

II. Les droits et les obligations des employeurs et des salariés en matière de harcèlement moral – The rights and obligations of employers and employees in matters of moral harassment

Vous n’avez pas accès à cette leçon

Veuillez vous inscrire ou vous connecter pour accéder au contenu du cours.

a. Les définitions légales du harcèlement moral et du harcèlement sexuel

Le harcèlement moral et le harcèlement sexuel sont des problématiques sérieuses qui affectent de nombreux travailleurs dans le monde professionnel. Il est crucial de bien comprendre ces concepts pour pouvoir les identifier et les combattre efficacement.

Le harcèlement moral est défini par le Code du travail français (article L1152-1) comme des “agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits et à la dignité du salarié, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel“. Cette définition met en lumière plusieurs éléments importants : la répétition des actes, leur impact sur les conditions de travail, et les conséquences potentielles sur la santé et la carrière du salarié.

Par exemple, un supérieur hiérarchique qui critiquerait systématiquement et de manière injustifiée le travail d’un employé, l’isolerait de ses collègues ou lui attribuerait des tâches dégradantes pourrait être considéré comme exerçant du harcèlement moral.

Quant au harcèlement sexuel, il est défini par l’article L1153-1 du Code du travail comme des “propos ou comportements à connotation sexuelle répétés qui soit portent atteinte à la dignité de la personne en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante”. Il peut également s’agir de “toute forme de pression grave, même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle”.

Un exemple de harcèlement sexuel pourrait être un collègue qui ferait régulièrement des remarques sur l’apparence physique d’une personne, avec des sous-entendus sexuels, malgré les demandes répétées d’arrêter ce comportement.

b. Les obligations de l’employeur en matière de prévention et de traitement du harcèlement moral

Les employeurs ont une responsabilité importante dans la prévention et le traitement du harcèlement moral sur le lieu de travail. L’article L1152-4 du Code du travail stipule que “l’employeur prend toutes dispositions nécessaires en vue de prévenir les agissements de harcèlement moral”.

Cette obligation se traduit par la mise en place de politiques et de procédures visant à prévenir le harcèlement moral. Par exemple, une entreprise pourrait mettre en place une charte éthique clairement communiquée à tous les employés, organiser des formations de sensibilisation au harcèlement, et établir des procédures claires pour signaler et traiter les cas de harcèlement.

Un exemple de politique efficace pourrait inclure la désignation d’un référent harcèlement au sein de l’entreprise, formé pour recevoir et traiter les plaintes de manière confidentielle. L’entreprise pourrait également mettre en place une ligne téléphonique d’assistance anonyme pour les employés qui souhaitent signaler des cas de harcèlement ou demander conseil.

En cas de signalement d’un cas de harcèlement moral, l’employeur a l’obligation d’agir rapidement pour faire cesser ces agissements et protéger la victime. Cela peut impliquer une enquête interne, des mesures disciplinaires à l’encontre du harceleur si les faits sont avérés, et des mesures de soutien pour la victime.

c. Les droits des salariés victimes de harcèlement moral

Les salariés victimes de harcèlement moral bénéficient de plusieurs droits importants. Tout d’abord, ils ont le droit de dénoncer les faits de harcèlement sans crainte de représailles. L’article L1152-2 du Code du travail protège explicitement les salariés qui témoignent ou relatent des faits de harcèlement moral contre toute sanction ou mesure discriminatoire.

Les victimes ont également le droit de saisir le Conseil de Prud’hommes pour faire reconnaître le harcèlement et obtenir réparation. Elles peuvent aussi alerter l’inspection du travail ou porter plainte auprès du procureur de la République.

Pour illustrer ces droits, prenons l’exemple d’une employée, Marie, victime de harcèlement moral de la part de son supérieur. Après avoir signalé la situation à la direction des ressources humaines sans obtenir de résolution, Marie a décidé de saisir le Conseil de Prud’hommes. Grâce aux preuves qu’elle avait rassemblées (emails, témoignages de collègues), elle a pu faire reconnaître le harcèlement et obtenir des dommages et intérêts.

Il est important de noter que la charge de la preuve est aménagée en faveur du salarié. Celui-ci doit présenter des éléments de fait laissant supposer l’existence d’un harcèlement, mais c’est ensuite à l’employeur de prouver que ces agissements ne sont pas constitutifs d’un harcèlement moral.

d. Les sanctions pénales et civiles encourues en cas de harcèlement moral

Le harcèlement moral est sévèrement sanctionné, tant sur le plan pénal que civil. Sur le plan pénal, l’article 222-33-2 du Code pénal prévoit des peines pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende pour les auteurs de harcèlement moral.

Sur le plan civil, les victimes peuvent obtenir des dommages et intérêts pour réparer le préjudice subi. L’employeur peut également être condamné pour manquement à son obligation de sécurité s’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour prévenir ou faire cesser le harcèlement.

Un cas juridique célèbre illustrant ces sanctions est l’affaire France Télécom. En 2019, l’entreprise et plusieurs de ses anciens dirigeants ont été condamnés pour “harcèlement moral institutionnel”. L’entreprise a été condamnée à une amende de 75 000 euros, et les dirigeants à des peines de prison avec sursis et des amendes. Cette affaire a marqué un tournant dans la reconnaissance du harcèlement moral à grande échelle dans les entreprises

a. Legal definitions of harassment and sexual harassment

Moral and sexual harassment are serious issues that affect many workers in the workplace. Understanding these concepts is crucial to identifying and combating them effectively.

Moral harassment is defined by the French Labor Code (article L1152-1) as “repeated acts which have as their object or effect a deterioration in working conditions likely to undermine the rights and dignity of the employee, to alter his or her physical or mental health or to compromise his or her professional future”. This definition highlights several important elements: the repetition of the acts, their impact on working conditions, and the potential consequences for the employee’s health and career.

For example, a superior who systematically and unjustifiably criticizes an employee’s work, isolates him or her from colleagues or assigns him or her degrading tasks could be considered to be engaging in moral harassment.

As for sexual harassment, it is defined by article L1153-1 of the French Labor Code as “repeated comments or behavior with a sexual connotation which either undermine the dignity of the person by their degrading or humiliating nature, or create an intimidating, hostile or offensive situation”. It can also include “any form of serious pressure, even if not repeated, exercised with the real or apparent aim of obtaining an act of a sexual nature”.

An example of sexual harassment could be a colleague who regularly makes remarks about a person’s physical appearance, with sexual undertones, despite repeated requests to stop this behavior.

b. Employers’ obligations to prevent and deal with harassment

Employers have a major responsibility in preventing and dealing with moral harassment in the workplace. Article L1152-4 of the French Labor Code stipulates that “the employer shall take all necessary measures to prevent moral harassment”.

This obligation translates into the implementation of policies and procedures aimed at preventing moral harassment. For example, a company could put in place an ethics charter clearly communicated to all employees, organize harassment awareness training, and establish clear procedures for reporting and dealing with cases of harassment.

An example of an effective policy might include the appointment of a harassment referent within the company, trained to receive and handle complaints confidentially. The company could also set up an anonymous hotline for employees wishing to report harassment or seek advice.

If harassment is reported, the employer has an obligation to act quickly to stop the harassment and protect the victim. This may involve an internal investigation, disciplinary measures against the harasser if the facts are proven, and support measures for the victim.

c. Rights of employees who are victims of harassment

Employees who are victims of harassment have a number of important rights. Firstly, they have the right to report harassment without fear of reprisal. Article L1152-2 of the French Labor Code explicitly protects employees who testify or report acts of moral harassment from any sanction or discriminatory measure.

Victims also have the right to take their case to the Conseil de Prud’hommes to have the harassment recognized and obtain compensation. They can also alert the labor inspectorate or lodge a complaint with the public prosecutor.

To illustrate these rights, let’s take the example of an employee, Marie, who was the victim of moral harassment by her superior. After reporting the situation to the human resources department without resolution, Marie decided to take her case to the Conseil de Prud’hommes. Thanks to the evidence she had gathered (emails, testimonials from colleagues), she was able to have the harassment recognized and obtain damages.

It is important to note that the burden of proof is shifted in favor of the employee. The employee must present evidence suggesting the existence of harassment, but it is then up to the employer to prove that these actions do not constitute moral harassment.

d. Criminal and civil penalties for moral harassment

Moral harassment is severely punished under both criminal and civil law. Article 222-33-2 of the French Penal Code provides for penalties of up to two years’ imprisonment and a fine of 30,000 euros for perpetrators of moral harassment.

In civil law, victims may be awarded damages to compensate for the harm they have suffered. Employers may also be condemned for breach of their safety obligation if they fail to take the necessary measures to prevent or put an end to harassment.

A famous legal case illustrating these sanctions is the France Télécom affair. In 2019, the company and several of its former executives were convicted of “institutional moral harassment”. The company was fined 75,000 euros, and the executives received suspended prison sentences and fines. This case marked a turning point in the recognition of large-scale moral harassment in companies.

Aller au contenu principal