Fondamentaux du Droit des Affaires

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Fondamentaux du Droit des Affaires

IX – Loi anti-trust – Antitrust law

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1 – Histoire
Le droit antitrust aux États-Unis a une histoire riche qui remonte à la fin du 19e siècle.
Cette période a vu l’émergence de grandes entreprises et de monopoles, notamment dans les secteurs du pétrole, de l’acier et des chemins de fer. Ces entités, souvent structurées sous forme de « business trusts », concentraient un pouvoir économique considérable, ce qui a suscité des inquiétudes quant à leurs pratiques commerciales déloyales et leur impact sur la concurrence.

En réponse à ces préoccupations, le Congrès américain a adopté en 1890 le Sherman Antitrust Act, première loi fédérale visant à promouvoir la concurrence économique et à lutter contre les monopoles. Cette loi interdisait les contrats, combinaisons et conspirations visant à restreindre le commerce, ainsi que la monopolisation ou les tentatives de monopolisation du marché. Le Sherman Act est devenu la pierre angulaire du droit antitrust américain.

 

Les pratiques commerciales déloyales étaient au cœur des préoccupations de l’époque. Ces pratiques incluaient la fixation des prix, la répartition des marchés, et l’élimination des concurrents par des moyens déloyaux. Le Sherman Act visait à mettre fin à ces pratiques en donnant au gouvernement fédéral le pouvoir de poursuivre les entreprises qui s’y livraient.

 

Cependant, l’application du Sherman Act s’est avérée complexe. Les tribunaux ont dû interpréter la loi et déterminer quelles pratiques étaient réellement anticoncurrentielles. C’est dans ce contexte qu’a émergé la « règle de raison » (Rule of Reason), un principe juridique selon lequel les tribunaux doivent examiner les effets spécifiques d’une pratique commerciale sur la concurrence plutôt que de la condamner automatiquement.

 

Pour renforcer le cadre antitrust, le Congrès a adopté d’autres lois importantes.
Le Clayton Act de 1914 a précisé et étendu les dispositions du Sherman Act, interdisant spécifiquement certaines pratiques comme la discrimination par les prix et les fusions anticoncurrentielles.
La même année, le Federal Trade Commission Act a créé la Federal Trade Commission, une agence chargée de faire respecter les lois antitrust et de protéger les consommateurs.

 

Au fil du temps, l’application des lois antitrust a connu des fluctuations. Pendant la Grande Dépression, le gouvernement a assoupli certaines restrictions pour permettre une plus grande coopération entre entreprises. Cependant, après la Seconde Guerre mondiale, l’application des lois antitrust s’est intensifiée, avec des actions notables contre des géants comme AT&T.

 

Les lois antitrust ont continué à évoluer pour s’adapter aux changements économiques et technologiques.
Dans les années 1980, l’accent a été mis davantage sur l’efficacité économique et le bien-être des consommateurs plutôt que sur la simple taille des entreprises. Plus récemment, l’attention s’est portée sur les géants de la technologie et leur domination dans l’économie numérique.

 

Il est crucial de comprendre que les lois antitrust visent à maintenir un équilibre délicat. D’un côté, elles cherchent à prévenir les abus de pouvoir de marché et à préserver la concurrence. De l’autre, elles reconnaissent que certaines pratiques, bien que potentiellement restrictives, peuvent avoir des effets bénéfiques sur l’efficacité économique et l’innovation.

En ce qui concerne la France, l’approche du droit de la concurrence diffère quelque peu de celle des États-Unis, tout en partageant certains objectifs communs. Le droit de la concurrence français s’inscrit dans le cadre plus large du droit européen de la concurrence.

En France, les principales dispositions relatives à la concurrence sont codifiées dans le Code de commerce, notamment dans le Livre IV intitulé « De la liberté des prix et de la concurrence ».

L’Autorité de la concurrence, créée en 2009 pour remplacer le Conseil de la concurrence, est l’organisme indépendant chargé de veiller au bon fonctionnement concurrentiel de l’économie française. Elle dispose de pouvoirs d’enquête, de sanction et de régulation. Le droit français de la concurrence interdit les pratiques anticoncurrentielles telles que les ententes illicites et les abus de position dominante, similaires aux interdictions américaines. Cependant, la France et l’Union européenne mettent davantage l’accent sur le contrôle des aides d’État et sur la régulation des marchés, aspects moins présents dans le droit antitrust américain. De plus, le droit français s’intéresse particulièrement aux relations entre fournisseurs et distributeurs, avec des dispositions spécifiques sur les pratiques restrictives de concurrence. Cette approche reflète une vision plus interventionniste de l’État dans l’économie, caractéristique du modèle économique français.

En conclusion, l’histoire du droit antitrust américain reflète l’évolution constante de l’économie et de la société. Ces lois restent un outil essentiel pour promouvoir une concurrence loyale et protéger les intérêts des consommateurs, tout en s’adaptant aux défis posés par les nouvelles formes de pouvoir économique dans l’ère numérique.

2- Antitrust Laws

 

Que font les lois antitrust ?

Les lois antitrust ont été créées pour empêcher les fusions et pratiques commerciales illégales qui pourraient conduire à une restriction du commerce par d’autres (Federal Trade Commission, sd). Les lois elles-mêmes sont assez générales pour permettre aux tribunaux de prendre des décisions sur ces pratiques, en fonction de l’évolution des temps et des marchés (Federal Trade Commission, sd). Les trois principales lois antitrust en vigueur sont en vigueur depuis plus de100100Au fil des ans et des nombreux changements survenus dans la société, de l’ère industrielle à l’ère technologique, et des marchés en constante évolution qu’ils représentent, le gouvernement fédéral a créé et applique ces trois principales lois antitrust :

  • La loi antitrust Sherman
  • La loi Clayton
  • La loi sur la Commission fédérale du commerce

Chaque État dispose de ses propres lois antitrust qui s’appliquent aux pratiques commerciales au sein de chaque État, mais les lois fédérales peuvent s’étendre au-delà des États pour s’étendre au commerce interétatique.

 

La loi antitrust Sherman

Les lois antitrust constituent un pilier essentiel de la régulation économique aux États-Unis, visant à promouvoir une concurrence loyale et à protéger les consommateurs. Ces lois encadrent les pratiques commerciales des entreprises pour éviter la formation de monopoles et les comportements anticoncurrentiels.

 

La loi Sherman, adoptée en 1890, est la pierre angulaire du droit antitrust américain. Elle interdit deux types de pratiques : les contrats, combinaisons ou conspirations visant à restreindre les échanges commerciaux, ainsi que la monopolisation ou les tentatives de monopolisation du marché. Cette loi donne au gouvernement fédéral le pouvoir de poursuivre les entreprises qui enfreignent ces dispositions, avec des sanctions pouvant aller jusqu’à des amendes importantes et des peines d’emprisonnement.

 

La loi Clayton, promulguée en 1914, est venue compléter et renforcer la loi Sherman. Elle cible spécifiquement certaines pratiques jugées anticoncurrentielles, telles que la discrimination par les prix, les contrats d’exclusivité, les fusions et acquisitions susceptibles de réduire substantiellement la concurrence, et l’interdiction pour une même personne de siéger au conseil d’administration de sociétés concurrentes. La loi Clayton a également introduit la possibilité pour des parties privées de poursuivre en justice pour des violations du droit antitrust et d’obtenir des dommages et intérêts triplés.

 

La loi sur la Commission fédérale du commerce (FTC), également adoptée en 1914, a créé la Federal Trade Commission, une agence indépendante chargée de faire respecter les lois antitrust et de protéger les consommateurs. La FTC a le pouvoir d’enquêter sur les pratiques commerciales déloyales, de poursuivre les entreprises qui enfreignent les lois antitrust, et d’émettre des ordonnances de cessation et d’abstention pour mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles.

 

Il est important de noter que certaines activités bénéficient d’exemptions aux lois antitrust. Par exemple, les syndicats et les organisations agricoles jouissent d’une certaine immunité pour leurs activités de négociation collective. De même, certaines industries régulées, comme les compagnies d’assurance, peuvent être partiellement exemptées des lois antitrust fédérales si elles sont déjà soumises à une réglementation étatique stricte.

 

L’application des lois antitrust repose sur le principe de la « règle de raison », selon lequel les tribunaux évaluent les effets spécifiques d’une pratique commerciale sur la concurrence plutôt que de la condamner automatiquement. Cette approche permet une analyse nuancée des pratiques commerciales, reconnaissant que certaines actions, bien que potentiellement restrictives, peuvent avoir des effets bénéfiques sur l’efficacité économique et l’innovation.

 

Les lois antitrust s’appliquent à une large gamme de pratiques commerciales. Elles interdisent les accords entre concurrents pour fixer les prix, se répartir les marchés ou limiter la production. Elles visent également les fusions et acquisitions qui pourraient créer des monopoles ou réduire significativement la concurrence. De plus, elles s’attaquent aux abus de position dominante, comme les pratiques d’éviction des concurrents ou l’imposition de conditions commerciales déloyales.

 

L’application des lois antitrust aux États-Unis est assurée conjointement par le Département de la Justice et la Federal Trade Commission. Ces agences peuvent engager des poursuites civiles ou pénales contre les entreprises qui enfreignent les lois antitrust. De plus, les États et les parties privées peuvent également intenter des actions en justice pour violation du droit antitrust.

En France, le droit de la concurrence s’inscrit dans le cadre plus large du droit européen tout en conservant certaines spécificités nationales.

L’Autorité de la concurrence, créée en 2009, est l’organisme indépendant chargé de veiller au respect des règles de concurrence. Le Code de commerce français, notamment dans son Livre IV, codifie les principales dispositions relatives à la concurrence. Comme aux États-Unis, le droit français interdit les ententes illicites et les abus de position dominante. Cependant, il met davantage l’accent sur le contrôle des concentrations et la régulation des relations entre fournisseurs et distributeurs. Une particularité française est l’existence de dispositions spécifiques sur les pratiques restrictives de concurrence, qui s’appliquent indépendamment de leur impact sur le marché. De plus, le droit français de la concurrence s’intègre dans une approche plus interventionniste de l’État dans l’économie, reflétant ainsi les particularités du modèle économique français. L’application du droit de la concurrence en France vise non seulement à protéger la concurrence et les consommateurs, mais aussi à préserver l’équilibre entre les différents acteurs économiques.

En conclusion, les lois antitrust jouent un rôle crucial dans le maintien d’une économie de marché dynamique et compétitive. Elles visent à protéger les consommateurs et les petites entreprises contre les abus de pouvoir économique, tout en encourageant l’innovation et l’efficacité. Bien que leur application ait évolué au fil du temps pour s’adapter aux changements économiques et technologiques, leur objectif fondamental de promotion d’une concurrence loyale reste inchangé.

1 – History

Antitrust law in the United States has a rich history dating back to the late 19th century. This period saw the emergence of large corporations and monopolies, notably in the oil, steel and railroad sectors. These entities, often structured as “business trusts”, concentrated considerable economic power, raising concerns about their unfair trade practices and impact on competition.

In response to these concerns, the U.S. Congress passed the Sherman Antitrust Act in 1890, the first federal law designed to promote economic competition and combat monopolies. The Act prohibited contracts, combinations and conspiracies in restraint of trade, as well as monopolization or attempts to monopolize the market. The Sherman Act became the cornerstone of American antitrust law.

Unfair trade practices were at the heart of the concerns of the time. These practices included price fixing, market allocation, and the elimination of competitors by unfair means. The Sherman Act aimed to put an end to these practices by giving the federal government the power to prosecute companies engaged in them.

However, the application of the Sherman Act proved complex. The courts had to interpret the law and determine which practices were truly anti-competitive. It was in this context that the “Rule of Reason” emerged, a legal principle according to which the courts must examine the specific effects of a commercial practice on competition, rather than automatically condemning it.

To strengthen the antitrust framework, Congress passed other important laws.

The Clayton Act of 1914 clarified and extended the provisions of the Sherman Act, specifically prohibiting certain practices such as price discrimination and anti-competitive mergers.

In the same year, the Federal Trade Commission Act created the Federal Trade Commission, an agency charged with enforcing antitrust laws and protecting consumers.

Over time, antitrust enforcement has ebbed and flowed. During the Great Depression, the government relaxed certain restrictions to allow greater cooperation between companies. However, after the Second World War, antitrust enforcement intensified, with notable actions against giants such as AT&T.

Antitrust laws continued to evolve to adapt to economic and technological change.

In the 1980s, the focus shifted from mere company size to economic efficiency and consumer welfare. More recently, the focus has shifted to technology giants and their domination of the digital economy.

It’s crucial to understand that antitrust laws aim to maintain a delicate balance. On the one hand, they seek to prevent abuses of market power and preserve competition. On the other, they recognize that certain practices, while potentially restrictive, can have beneficial effects on economic efficiency and innovation.

France’s approach to competition law differs somewhat from that of the United States, while sharing certain common objectives. French competition law is part of the broader framework of European competition law.

In France, the main provisions relating to competition are codified in the Commercial Code, notably in Book IV, entitled “De la liberté des prix et de la concurrence” (“On freedom of pricing and competition”).

The Autorité de la Concurrence, created in 2009 to replace the Conseil de la Concurrence, is the independent body responsible for ensuring the proper functioning of the French economy in terms of competition. It has powers of investigation, sanction and regulation. French competition law prohibits anti-competitive practices such as cartels and abuses of dominant positions, similar to American prohibitions. However, France and the European Union place greater emphasis on state aid control and market regulation, aspects less present in American antitrust law. In addition, French law takes a particular interest in relations between suppliers and distributors, with specific provisions on restrictive competition practices. This approach reflects a more interventionist vision of the state in the economy, characteristic of the French economic model.

In conclusion, the history of American antitrust law reflects the constant evolution of the economy and society. These laws remain an essential tool for promoting fair competition and protecting consumer interests, while adapting to the challenges posed by new forms of economic power in the digital age.

2- Antitrust Laws

What do antitrust laws do?

Antitrust laws were created to prevent illegal mergers and business practices that could lead to restraint of trade by others (Federal Trade Commission, sd). The laws themselves are broad enough to allow courts to make rulings on these practices as times and markets evolve (Federal Trade Commission, sd). The three main antitrust laws in force have been in effect for more than100100Over the years and with the many changes in society, from the industrial era to the technological era, and the ever-changing markets they represent, the federal government has created and enforces these three main antitrust laws:

  • Sherman Antitrust Act
  • The Clayton Act
  • The Federal Trade Commission Act

Each state has its own antitrust laws that apply to business practices within each state, but federal laws can extend beyond the states to interstate commerce.

The Sherman Antitrust Act

Antitrust laws are an essential pillar of economic regulation in the United States, designed to promote fair competition and protect consumers. These laws regulate companies’ business practices to prevent the formation of monopolies and anticompetitive behavior.

The Sherman Act, passed in 1890, is the cornerstone of American antitrust law. It prohibits two types of practices: contracts, combinations or conspiracies in restraint of trade, and monopolization or attempted monopolization of the market. The Act empowers the federal government to prosecute companies that violate these provisions, with penalties that can include substantial fines and imprisonment.

The Clayton Act, enacted in 1914, complemented and reinforced the Sherman Act. It specifically targets certain practices deemed to be anti-competitive, such as price discrimination, exclusivity contracts, mergers and acquisitions likely to substantially reduce competition, and the prohibition on the same person serving on the board of directors of competing companies. The Clayton Act also introduced the possibility for private parties to sue for antitrust violations and obtain treble damages.

The Federal Trade Commission (FTC) Act, also passed in 1914, created the Federal Trade Commission, an independent agency charged with enforcing antitrust laws and protecting consumers. The FTC has the power to investigate unfair trade practices, prosecute companies that violate antitrust laws, and issue cease-and-desist orders to stop anticompetitive practices.

It is important to note that certain activities benefit from exemptions from the antitrust laws. For example, trade unions and agricultural organizations enjoy a certain immunity for their collective bargaining activities. Similarly, certain regulated industries, such as insurance companies, may be partially exempt from federal antitrust laws if they are already subject to strict state regulation.

Antitrust enforcement is based on the “rule of reason” principle, whereby courts evaluate the specific effects of a business practice on competition rather than automatically condemning it. This approach allows for a nuanced analysis of business practices, recognizing that certain actions, while potentially restrictive, can have beneficial effects on economic efficiency and innovation.

Antitrust laws apply to a wide range of commercial practices. They prohibit agreements between competitors to fix prices, share markets or limit production. They also target mergers and acquisitions that could create monopolies or significantly reduce competition. In addition, they tackle abuses of dominant positions, such as practices designed to drive competitors out of business or the imposition of unfair trading conditions.

Antitrust enforcement in the United States is handled jointly by the Department of Justice and the Federal Trade Commission. These agencies can initiate civil or criminal proceedings against companies that violate antitrust laws. In addition, states and private parties can also bring antitrust lawsuits.

In France, competition law falls within the broader framework of European law, while retaining certain national specificities.

The Autorité de la Concurrence, created in 2009, is the independent body responsible for ensuring compliance with competition rules. Book IV of the French Commercial Code codifies the main provisions relating to competition. As in the United States, French law prohibits illicit cartels and abuses of dominant positions. However, it places greater emphasis on merger control and the regulation of relations between suppliers and distributors. A particular French feature is the existence of specific provisions on restrictive competition practices, which apply irrespective of their impact on the market. Moreover, French competition law is part of a more interventionist approach to government intervention in the economy, reflecting the particularities of the French economic model. The application of competition law in France aims not only to protect competition and consumers, but also to preserve the balance between the various economic players.

In conclusion, antitrust laws play a crucial role in maintaining a dynamic, competitive market economy. They aim to protect consumers and small businesses against abuses of economic power, while encouraging innovation and efficiency. Although their application has evolved over time to adapt to economic and technological change, their fundamental aim of promoting fair competition remains unchanged.